Dans une société toujours plus connectée, le marketing d’influence a pris une place prépondérante, et cela grâce aux réseaux sociaux. Les influenceurs jouent sans aucun doute un rôle clé dans les décisions des consommateurs. Pourtant, encore aujourd’hui, aucune réglementation européenne spécifique ne vient encadrer cette pratique.
Face à ce flou législatif, la Commission consultative spéciale « Consommation » a décidé de se pencher sur le sujet. Le 13 février 2025, sa sous-commission « Pratiques du commerce » a organisé une réunion d’information spéciale sur le thème du marketing d’influence.
Madame Liselot Hudders, professeure de communication marketing et de comportement des consommateurs à l’Université de Gand, a présenté les résultats de ses recherches menées depuis 2016. Elle a mis en lumière les enjeux éthiques et l’impact du marketing d’influence sur le comportement des consommateurs, particulièrement chez les jeunes. Elle a également soulevé des problématiques telles que le manque de transparence en cas de publicités rémunérées, la promotion de la consommation de produits nuisibles pour la santé, ou encore la surexposition des enfants sur les différentes plateformes.
Sur le plan juridique, M. Steennot, professeur de droit des consommateurs , droit financier et droit économique à l’Université de Gand et président de la CCS « Consommation », a présenté la thèse de doctorat de Madame Julie Kerckaert. Dans un premier temps, il a examiné plus en détail les incertitudes quant à la qualification de l’influenceur en tant qu’entreprise. Puis, il a rappelé le cadre défini par le livre VI du Code de droit économique (CDE), notamment en ce qui concerne les pratiques commerciales trompeuses (art. VI. 97 à 99 du CDE), ou encore la liste dite « noire » des pratiques explicitement interdites citées à l’art. VI 100 du CDE. Bien qu’en théorie, il est possible de lutter contre les pratiques problématiques du marketing d’influence au moyen des règles existantes, une action au niveau européen semble indiquée afin de renforcer la sécurité juridique.
Au vu de l’impact grandissant du marketing d’influence et des incertitudes qui l’entourent, ainsi que du fait que l’accord de gouvernement fédéral prévoit un cadre juridique pour les influenceurs, la CCS « Consommation » poursuivra ses travaux en la matière au cours des prochains mois.